Choix de matériaux peu émissifs : la solution pour diminuer les émissions de COV ?
Les matériaux de construction, revêtements, peintures, isolants dégagent des polluants volatils. Ils se dispersent dans l’air intérieur des bâtiments. Pour diminuer les émissions de polluants à la source, la France, comme de nombreux autres pays européens, s’est dotée d’une règlementation. Elle repose sur la qualification des produits de construction et de finition, basée sur leurs niveaux d’émission de composés organiques volatils (COV). Ce système permet d’identifier et de promouvoir auprès des professionnels du bâtiment, mais aussi des consommateurs, l’usage de matériaux faiblement émissifs. Oze-Energies fait le point sur les solutions de diminutions des émissions néfastes.
Tout savoir sur l’étiquetage des produits de construction
Depuis le 1er septembre 2013, tout matériau de construction ou de décoration vendu en France doit disposer d’une étiquette affichant le niveau d’émissions en COV. Ne pas se conformer à l’obligation d’étiquetage constitue une infraction.
Sur l’étiquette, une lettre précise le niveau d’émissions du matériau en composés volatils, dans l’air intérieur d’une pièce. L’échelle va de A+, pour de très faibles émissions, à C, pour de fortes émissions de polluants.
L’étiquetage s’intéresse aux émissions des produits une fois mis en œuvre (étalés, secs). Il ne prend pas en compte les polluants éventuellement rejetés au moment de l’ouverture des contenants ou de l’application[1].
Les matériaux concernés par l’étiquetage
L’article R. 221-23 du code de l’environnement établit le champ d’application de l’étiquetage. L’obligation règlementaire concerne les produits destinés, exclusivement ou non, à un usage en intérieur :
- Produits de revêtements liquides, de sols durs ou souples, murs, plafonds ;
- Cloisons, faux plafonds ;
- Isolants ;
- Menuiseries : portes, fenêtres ;
- Produits conçus pour la pose ou la préparation des produits soumis à la règlementation[2]. Parmi eux, nous retrouvons l’enduit de lissage, la colle, la mousse PU, le mastic ou encore le mortier.
Les composés organiques volatils (COV) pris en compte
L’étiquetage règlementaire requiert l’analyse des émissions de différents polluants volatils :
- Le formaldéhyde, un gaz incolore et inflammable. Il se retrouve dans les produits de bricolage, revêtements muraux, sols, meubles, plastiques, etc. ;
- L’acétaldéhyde, un liquide très volatil. La fumée de cigarette en contient des quantités importantes ;
- Le toluène, un liquide incolore utilisé comme solvant dans les huiles, graisses, résines ;
- Le tétrachloroéthylène, un solvant essentiellement utilisé dans le cadre du nettoyage à sec et du dégraissement des matériaux ;
- Le xylène, il appartient à la famille des hydrocarbures aromatiques. Les industriels y ont principalement recours comme solvant dans les peintures, vernis, cires, etc. ;
- Le triméthylbenzène, utilisé comme matière première pour la synthèse de produits chimiques ;
- Le dichlorobenzène, il sert à la fabrication de colorants, agents dégraissants, etc. ;
- L’éthylbenzène, mélangé au xylène, il se retrouve dans les solvants pour peintures ;
- Le butoxyéthanol, utilisé dans les revêtements de surface, adhésifs, etc. ;
- Le styrène, un liquide visqueux communément employé dans le secteur des polystyrènes, caoutchoucs synthétiques, fibres de verre[3].
Pour chaque composé organique volatil, des valeurs seuils ont été déterminées. En complément, la loi requiert de calculer les COV totaux (COVT) présents dans le matériau concerné[4]. Il s’agit de la somme des concentrations de l’ensemble des COV renfermés dans le produit de construction ou de décoration.
L’étiquetage ne s’intéresse pas aux émissions dans l’air intérieur des composés considérés comme cancérogènes (C), mutagènes (M) ou toxiques pour la reproduction (R), de catégories 1 et 2. En effet, ces derniers font déjà l’objet d’une règlementation spécifique[5].
Le projet de recherche EmiBio sur les émissions de COV des matériaux biosourcés
La nouvelle règlementation environnementale RE2020 encourage le recours aux produits de construction biosourcés. Laine de bois, chanvre, ouate de cellulose, paille… Face à leur utilisation croissante, la question de leur impact sur la qualité de l’air intérieur (QAI) se pose. Même s’ils ont des avantages écologiques certains, les matériaux biosourcés peuvent renfermer des additifs ou favoriser le développement de micro-organismes.
Lancé en 2019, le projet de recherche Emibio a pour objectif de répondre à quatre grandes questions :
- Les isolants biosourcés produisent-ils des émissions de COV et COVm (composés d’origine microbienne) dans l’air intérieur ?
- Les émissions de COV et de COVm sont-elles caractéristiques du produit isolant et de sa mise en œuvre ?
- Sont-elles dépendantes des conditions de l’ambiance intérieure du bâtiment (température, hygrométrie) ?
- La qualité sanitaire de l’air intérieur peut-être être impactée ?[6]
La synthèse des résultats de l’étude devrait être publiée fin 2022.
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Les 3 points clés à retenir :
- Les matériaux de construction rejettent des composés organiques volatils dans l’air intérieur des bâtiments.
- Pour limiter l’exposition des occupants aux COV, le choix de produits peu émissifs est crucial.
- Des études sont en cours sur l’impact des matériaux biosourcés sur la qualité de l’air intérieur.
[1] https://www.ecologie.gouv.fr/etiquetage-des-produits-construction
[2] https://www.ecologie.gouv.fr/etiquetage-des-produits-construction
[3] https://www.ecologie.gouv.fr/etiquetage-des-produits-construction
[4] http://batlab.fr/wp-content/uploads/2019/01/Produits-biosources-et-emission-de-COV.pdf
[5] https://www.ecologie.gouv.fr/etiquetage-des-produits-construction
[6] https://www.cerema.fr/fr/actualites/emibio-projet-recherche-emissions-materiaux-biosources