Géothermie

Transition énergétique : cap sur la géothermie ?

27 juin 2022 By Accenta

La transition énergétique est urgente et ce n’est pas nous qui le disons ! Ça chauffe sérieusement, d’après les récentes conclusions du 6rapport du GIEC. Le bilan de santé climatique est plutôt préoccupant, si l’on en croit les centaines d’experts issus de 67 pays qui ont examiné son cas. Si vous avez encore un doute, voyez par vous-même les bulletins météo de la planète. De fait, l’impératif d’une révolution écologique s’impose progressivement à nous. Un des principaux leviers consiste alors à réduire le recours aux énergies fossiles à la faveur des énergies renouvelablesPour ce faire, l’éco-législation déployée par la France vise un changement profond des modes de production et de consommation. Plus largement, elle porte des mesures concrètes qui transforment nos usages quotidiens. État des lieux accablant et solutions prometteuses, on vous dit tout sur l’ouragan écoresponsable en cours. 

« Nous sommes à la croisée des chemins. Les décisions que nous prenons maintenant peuvent garantir un avenir viable ». Hoesung Lee, président du GIEC.

  

Au sommaire 

1. Une transition énergétique estimée urgente

Un état des lieux peu rassurant

Un impact croissant sur les populations et les écosystèmes

 

2. Une évolution radicale de la société et des mentalités

La réduction de la consommation énergétique

Des mesures concrètes pour faire évoluer les mentalités

 

3. Le remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables

33 % d’énergies propres en 2030

L’énergie géothermique et le géostockage parmi les solutions les plus en vue

 

1. Une transition énergétique estimée urgente

La transition énergétique vue par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), c’est 4 ans de travail, des centaines de spécialistes issus de 67 pays, 18 000 articles et quelque 3 000 pages documentées.

Ce travail titanesque, approuvé par l’ONU et les 195 pays signataires de l’Accord de Paris, apporte les preuves scientifiques de l’urgence climatique

 

Un état des lieux peu rassurant 

À quelques mois de la prochaine conférence sur le climat (COP27), la situation environnementale de notre bel astre bleu est la suivante. 

 

Le réchauffement de la planète est plus rapide que prévu 

 + 1,09 °C en 2021 par rapport à l’ère préindustrielle alors que le premier seuil de dangerosité est estimé à + 1,5 °C. Au rythme actuel des rejets de CO2, nous aurons atteint cette limite dans 12 ans.

 

Une intensification des évènements climatiques extrêmes

Les pics et les vagues de chaleur sont plus fréquents, tandis que les précipitations et les phénomènes venteux augmentent en intensité. Le rapport souligne par ailleurs les conséquences en cascade de ces avis de tempête. 

 

Une pollution 100 % anthropique

Les gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, sont totalement imputables aux activités humaines. Notez que le transport, le bâti, l’industrie et l’agriculture sont les secteurs les plus polluants.

 

L’application des Accords de Paris est urgente et impérative. 

Pour éviter que le réchauffement climatique atteigne son seuil critique (1,5 °C), les scientifiques confirment que les émissions mondiales de GES devront commencer à baisser dès 2025, et parvenir à -43 % en 2030.  

 

Il va donc falloir sérieusement retrousser nos manches : si nous générons une empreinte carbone neutre en 2050, la surchauffe s’équilibrera à 1,5 °C ; si nous attendons 2070, la température sera alors de +2 °C. 

 

Bon à savoir : 

L’Ademe définit la neutralité carbone de la façon suivante : « le fait de séquestrer autant de carbone que nous en émettons, de manière à stabiliser son niveau de concentration dans l’atmosphère et ainsi limiter l’augmentation de la température globale de la planète. »

 

Des mesures encore insuffisantes

Des avancées significatives ont été réalisées ces dernières années sur les plans écologique et énergétique. Néanmoins, le rapport démontre l’insuffisance des investissements effectués à l’heure actuelle au regard des transformations nécessaires. 

 

Un impact croissant sur les populations et les écosystèmes

Par voie de conséquences, près de la moitié de la population mondiale (environ 3,5 milliards de personnes) est aujourd’hui exposée aux incidences du changement climatique. Les experts du GIEC soulignent les constats suivants : 

  • Une baisse des réserves de nourriture et d’eau potable, notamment en Afrique, en Asie et sur les zones insulaires
  • Une raréfaction de certaines ressources, associée à des hausses exponentielles des prix de l’alimentation, de l’accès à l’eau et des énergies fossiles 
  • Une dégradation de la qualité de l’air
  • Une précarisation de l’état de santé globale dans le monde. Celle-ci se vérifie par des indicateurs mesurables : l’augmentation du taux de mortalité, l’émergence de nouvelles pathologies, la hausse des cas de choléra, etc.  
  • La disparition de 50 % de la surface terrestre dévolue aux animaux et aux végétaux. 

 

Le responsable de l’ONU, António Guterres, confirme l’état des lieux du GIEC en ajoutant que « les émissions de carbone nocives de 2010 à 2019 n’ont jamais été aussi élevées dans l’histoire de l’humanité (…) nous sommes sur la voie d’un réchauffement climatique de plus du double de la limite de 1,5 degré qui a été convenue à Paris en 2015. » 

Certes, ce n’est pas très gai, mais relevez la tête, on ne va pas en rester là. De nombreuses solutions efficaces existent ! Certaines sont là, à portée de main ou juste sous nos pieds.

 

2. Une évolution radicale de la société et des mentalités

 

Les 2e et 3volets du rapport du GIEC, publiés en février et avril 2022, précisent les pistes à suivre pour atténuer le changement climatique. Le message, également relayé par l’ONU, est clair : agir vite et de façon adaptée aux enjeux.

 

La réduction de la consommation énergétique 

La sobriété énergétique est un préalable indispensable à la réussite de la révolution écologique. Elle est requise à tous les niveaux de la société et particulièrement dans : 

  • Les transports, par un recours massif à l’électricité et les batteries. 
  • L’alimentation, en limitant les viandes et les emballages superflus, tout en privilégiant les circuits courts. 
  • Les bâtiments, qui sont sommés d’optimiser leurs performances énergétiques. 
  • Le monde du travail, par l’intensification du télétravail et l’écoresponsabilité des entreprises.
  • Nos modes de consommation et de production en corrigeant tous les types de gaspillage. 
  • Des zones urbaines plus « compactes et piétonnes ».

 

Des mesures concrètes pour faire évoluer les mentalités

Les experts du GIEC invitent chaque pays à déployer les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs de neutralité carbone issus de l’Accord de Paris. Pour ce faire, la France s’est dotée d’une législation visant à transformer en profondeur la société : 

  • La Loi de transition énergétique pour la croissance verte (2015) pose les bases de la lutte contre le dérèglement climatique ;
  • La Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages (2016) protège et valorise le patrimoine naturel ;
  • La Loi Egalim (2018) favorise une alimentation saine et durable ;
  • La Loi Énergie-Climat (2019) incite à développer les énergies renouvelables pour en finir avec les passoires thermiques du bâti ;
  • La Loi d’orientation des mobilités (2019) transforme nos modes de déplacement ;
  • La Loi anti-gaspillage (2020) pose les bases d’une future économie circulaire ;
  • La Loi Climat et résilience (2021). 

 

Ce déploiement législatif est renforcé par des dizaines de textes d’application : autant de décrets et d’arrêtés, de stratégies nationales et de plans d’action qui modifient progressivement nos habitudes de la vie quotidienne.

Voici quelques exemples des évolutions les plus récentes, notamment issues de la loi Climat et résilience

 

Le délit d’écocide

Signe des temps, les sanctions pénales en cas d’atteinte à l’environnement sont décuplées : jusqu’à 10 ans de prison et 22 millions d’euros d’amende pour les pollutions les plus graves.

 

Des modes de consommation responsables

Une série de mesures vise à nous aider à mieux consommer : 

  • Mention obligatoire de l’impact environnemental sur tous les produits et services ainsi que leurs supports publicitaires. 
  • Interdiction de la publicité en faveur des énergies fossiles à partir de 2022 et des voitures polluantes en 2028. 
  • Fin des avions publicitaires dès 2022.
  • Les supermarchés de plus de 400 m2 devront dédier 20 % de leur surface à la vente en vrac.
  • Création d’un observatoire du recyclage et du réemploi.
  • Renforcement de la disponibilité des pièces détachées. 

 

Une alimentation durable

Certaines dispositions tentent de diminuer l’impact carbone de notre consommation alimentaire : 

  • Obligation pour les cantines scolaires d’un menu végétarien hebdomadaire 
  • Réflexion sur le lancement d’un chèque « alimentation durable »
  • Instauration d’une taxe à partir de 2024 sur les pratiques agricoles les plus émettrices de GES

 

Les entreprises et le secteur public  

L’administration et les sociétés doivent aussi verdir leur blason : 

  • Obligation d’installer des panneaux solaires ou des toitures végétalisées sur les surfaces commerciales, les bureaux et les parkings.
  • Renforcement des critères écologiques pour tous les marchés et commandes publics. 
  • Les salariés sont invités à s’exprimer sur la stratégie environnementale de leur entreprise.

 

Les transports sont aussi en mouvement 

Nos modes de déplacement, principale cause de rejet de CO2, ont été les premiers à amorcer une adaptation progressive : 

  • Création de 33 nouvelles zones à faibles émissions (ZFE) pour 2024 ;
  • Obligation pour les collectivités de favoriser l’accès aux transports en commun ;
  • Interdiction des vols domestiques quand une alternative en train existe en moins de 2 h 30 ; 
  • Arrêt de la commercialisation des voitures les plus polluantes (plus de 95 g CO2/km) en 2030 ;
  • Élargissement de la prime à la conversion pour les vélos électriques ; 
  • Le développement des frets ferroviaire et fluvial fait également l’objet de mesures.

 

La chasse aux passoires thermiques a démarré

La qualité environnementale des bâtiments est ciblée par de nombreux textes : 

  • Dès 2023, l’augmentation des loyers sera soumise à la performance énergétique du bien immobilier. À terme, la location et la vente seront interdites pour les bâtisses les plus énergivores
  • Des soutiens financiers encouragent les travaux de rénovation énergétique. Ceux-ci doivent désormais être planifiés sur 5 ans dans les habitats collectifs. 
  • Des plateformes d’accompagnement et des dispositifs nationaux sont créés pour piloter la transition énergétique des bâtiments : France Renov, Operat, Fonds chaleur, etc. 

 

La protection des sols et sous-sols

L’expansion des villes est tempérée : 

  • La « bétonisation » est encadrée ;
  • La « zéro artificialisation » des sols devra être atteinte d’ici 2050 ;
  • L’objectif de 30 % d’aires protégées est annoncé ;
  • Le Code minier est adapté pour garantir une exploitation responsable des sous-sols. 

 

À n’en pas douter, la transition énergétique est lancée. La société se donne progressivement les moyens opérationnels de transformer les mentalités tout en réformant ses modes de production et de consommation. De fait, des évolutions significatives sont constatées. Cependant, leur impact dépend du degré d’activation du principal levier écologique du XXIsiècle. 

 

3. Le remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables

 

La véritable solution est là : réduire les énergies épuisables, sources de CO2 et développer les énergies renouvelables bas carbone. Malgré une progression intéressante ces dernières années, du chemin reste encore à parcourir.  

 

33 % d’énergies propres en 2030 

Selon le GIEC, la part des énergies durables devra constituer plus de ⅓ de notre consommation finale en 2030. Au niveau national, elle représente actuellement 19,1 % de la consommation finale brute d’énergie, soit une progression de 10 points depuis 2005. Quelles sont donc les énergies vertes les plus utilisées en France ? 

 

 

Cette illustration en atteste : nous connaissons les performances et les limites de l’éolien et du solaire photovoltaïque, mais les atouts de la géothermie sont encore méconnus.

Pourtant, son potentiel, plusieurs fois cité par le rapport du GIEC, offre de nombreuses solutions pour la transition énergétique des bâtiments. L’enjeu est de taille puisque ces derniers détiennent la palme tricolore de la consommation d’énergie.  

 

Le saviez-vous ? 

La ressource la plus utilisée dans le monde pour produire de l’électricité reste le charbon (38 %).

 

L’énergie géothermique et le géostockage parmi les solutions les plus en vue 

D’importantes innovations ont été faites ces dernières années dans l’exploitation des roches et des eaux souterraines. C’est pourquoi l’énergie géothermique offre aujourd’hui des solutions de production et de stockage énergétiques parmi les plus performantes du marché.  

 

La production de chaud, de froid et d’électricité

Disponible en continu, propre et efficiente, la chaleur des sous-sols répond à tous les besoins des bâtiments individuels, collectifs et industriels : chauffage, climatisation et eau sanitaire. 

Grâce aux progrès des techniques de captage, la géothermie est accessible quasiment partout, quelle que soit la composition géologique des sols.

Lorsque les conditions sont optimales, comme à Bouillante (97125), elle permet aussi de produire une électricité verte parmi les moins chères. 

 

Le stockage de la chaleur des sous-sols

Par ailleurs, une pompe à chaleur géothermique réversible permet de stocker l’énergie souterraine sous forme de froid et de chaud. Ainsi, les réserves constituées alimentent le chauffage en hiver et la climatisation en été. 

 

Le stockage de certaines énergies intermittentes

Et ce n’est pas tout : les énergies décarbonées les plus utilisées, l’éolien et le solaire photovoltaïque, sont réputées intermittentes, du fait de leur dépendance aux conditions météorologiques.  

Là encore, la technologie géothermique est capable de récupérer et emmagasiner les calories du vent et du soleil, en vue d’une utilisation ultérieure. On parle alors de stockage intersaisonnier de l’énergie.

Notez que cette capacité d’accumulation énergétique renforce la disponibilité permanente des énergies issues de procédés géothermiques. 

 

Le stockage du CO2

Le stockage du dioxyde de carbone dans des cavités souterraines est utilisé depuis plus de 30 ans. Rien qu’en France, 1 million de tonnes de CO2 sont économisées chaque année. 

Certaines études laissent envisager qu’il sera bientôt possible de capter certains GES directement dans l’atmosphère avant de les stocker dans le sous-sol. Selon le GIEC, le géostockage des énergies électriques et thermiques en sous-sol est amené à jouer un rôle clé dans la transition énergétique.

 

La transition énergétique des bâtiments représente donc avant tout une formidable opportunité de faire évoluer les mentalités et les technologies. L’exploitation des énergies renouvelables incarne le salut vers un équilibre durable entre les activités humaines et les écosystèmes. Leurs potentiels sont aujourd’hui renforcés par les progrès techniques de la géothermie. Ceux-ci ouvrent de nouvelles perspectives de stockage et de production de calories propres. Accenta a largement contribué à ces évolutions en déposant plusieurs brevets dont l’efficacité se confirme chaque jour au sein des sites qu’elle accompagne. Et vous, où en êtes-vous de votre transition énergétique ? Êtes-vous plutôt immeuble passoire ou bâtiment piloté intelligemment en conduite continue

 

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Sources et liens utiles :

 

  1. Vie publique : rapport du GIEC février 2022 
  2. BRGM : rapport du GIEC février 2022 
  3. Nations Unies/ONU Info 
  4. Ademe  
  5. Ministère de la transition écologique 
  6. Ministère de la transition écologique
  7. REN21 
  8. Vie publique : rapport du GIEC avril 2022
  9. BRGM : Changement climatique 
  10. BRGM : Dossier spécial « Enjeux des Géosciences » 
  11. Vie publique : Loi du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets 
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