Est ce qu’il y a des labels QAI pour les entreprises ?

La Qualité de Vie au Travail (QVT) est devenue une préoccupation majeure pour les entreprises, conscientes des bénéfices qu’elle apporte en termes de productivité et d’engagement des salariés. En cette période de crise sanitaire, l’enjeu que représente la santé des salariés est au cœur des réflexions portées par le Gouvernement, notamment au travers du 4ème plan National Santé Environnement au sein duquel la qualité de l’air intérieur est un thème prioritaire.

Dans de nombreux pays, plusieurs labels et certifications ayant pour objet la qualité environnementale des bâtiments ont été créés, et pour la majorité d’entre eux, la qualité de l’air intérieur en est un sujet d’évaluation. Ces labels portent sur les bâtiments tertiaires, de leur construction à leur exploitation, et on distingue particulièrement 2 approches :

 1. Les labels environnementaux qui concernent essentiellement la phase de conception de bâtiments à travers l’utilisation des matériaux, la gestion de l’énergie, l’émission de GES…
En France, on compte parmi ces labels un des plus connu : la certification HQE pour Haute Qualité Environnementale.

 2. Les labels orientés vers le confort d’usage, véritables outils stratégiques pour la valorisation de ces bâtiments certifiés, tant pour leurs propriétaires que pour leurs bailleurs.
Dans cette catégorie, on s’attardera sur 2 d’entre eux : la certification WELL et la certification OSMOZ.

La certification WELL

Lancée en 2015 aux États-Unis, WELL est une certification internationale visant la qualité de vie au travail au travers de 7 critères majeurs : la qualité de l’air, de l’eau, la lumière, l’activité physique, le confort, l’alimentation saine et le confort psychologique des salariés.

Concernant le contrôle de la qualité de l’air neuf, WELL impose la mise en place de filtres au niveau des entrées d’air dans le bâtiment et il intègre dans ses critères d’évaluation le sujet de l’aération (qui peut être complexe pour les immeubles de grande hauteur, dépourvus de fenêtres ouvrantes).

Les exigences du standard WELL sont plus élevées que celles inscrites dans le Code du Travail en matière de renouvellement et de purification de l’air ambiant : il impose notamment des mesures du CO2 et d’autres polluants tels que le benzène, le formaldéhyde mais aussi des particules fines.

Enfin, il renforce ces mesures par une inspection annuelle des moisissures et de l’humidité.

Il est à noter que la part de la Qualité de l’Air est de 11% dans la notation finale pour acquérir la certification.

En fonction des critères choisis par l’entreprise qui souhaite être certifiée, le niveau de certification sera Argent, Or ou Platine. Ce label est valable pour une durée de trois ans.

La certification OSMOZ

Cette certification est une solution 100% française, portée par Certivéa, plus adaptée aux entreprises utilisatrices de locaux tertiaires qu’aux promoteurs.

Ce label lancé en 2018 a pour objectif d’embarquer l’ensemble des collaborateurs dans une optique d’amélioration de la QVT, au travers de 6 sujets majeurs : la santé environnementale, l’hygiène de vie, l’équilibre vie privée/vie professionnelle, la communication et le lien social, les fonctionnalités, la démarche collaborative.

 Ces critères sont répartis sur 3 leviers – le bâti, l’aménagement et l’animation RH – et font donc appel à la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes, dans une optique itérative d’amélioration continue sur un ou trois ans.

La qualité de l’air n’est pas spécifiquement distinguée par ce label, mais OSMOZ lui confère une place non négligeable, au sein de l’item « santé environnementale » et compte pour près de 17% des points requis pour obtenir la certification.

Que peut-on conclure au sujet de la labélisation de la Qualité de l’Air Intérieur dans les bâtiments tertiaires ?

Même s’il n’existe pas aujourd’hui de label purement dédié à la qualité de l’air dans les bureaux, il est à noter que cette thématique est récurrente chez les certificateurs à l’étape de la construction et bénéficie d’une place croissante dans les certifications liées à la Qualité de Vie au Travail.

Que ce soit pour la certification WELL ou OSMOZ, les démarches de sensibilisation des collaborateurs à l’importance de la qualité de l’air intérieur est un sujet montant.

Autre sujet d’évaluation pour ces 2 labels : la mise en place d’un plan d’action visant à améliorer la QAI sur le long-terme. Les pouvoirs publics se sont emparés de ce sujet et les obligations en matière de contrôle de la QAI, jusqu’alors réservées aux ERP, vont être étendues à la majorité des entreprises du tertiaire dans les années à venir.

Autant de raisons d’adopter dès aujourd’hui ces comportements vertueux et se doter d’outils de mesures de la Qualité de l’Air Intérieur pour offrir aux salariés une qualité de vie au travail plus saine, gage de productivité et de sérénité pour les entreprises.